Dans un appel diffusé jeudi dernier, 14 organisations, dont l’APB, demandent au ministre fédéral de la Santé et à l’AFMPS de s’opposer à la disparition de la notice papier dans les boîtes de médicaments. Cette option est actuellement à l’examen au niveau européen...
Dans le cadre de la réforme de la législation pharmaceutique en cours au niveau européen, la Commission envisage d’autoriser le remplacement de la notice papier par un code QR apposé sur la boîte du médicament, qui permettra d’accéder à une version digitale de cette notice. Si une telle solution présente des avantages évidents, elle a aussi des inconvénients majeurs qui devraient convaincre les autorités de ne pas supprimer la version papier de la notice. C’est du moins l’avis de Test achats et de 13 autres organisations*, dont l’APB, qui ont adressé un courrier à Frank Vandenbroucke et à l’AFMPS leur demandant de s’opposer fermement à cette mesure qui risque de porter préjudice à de nombreux patients vulnérables.
« [L]e remplacement [de la notice papier] par une notice numérique (e-PIL) rendrait la mise à disposition d’informations sur les médicaments dépendante de l'accès à Internet, aux smartphones et aux compétences numériques. Certaines personnes âgées, en situation de handicap, à faible revenu ainsi que les habitants des régions reculées s’en verraient directement impactés. Rappelons que, selon le dernier Baromètre de l'inclusion numérique, 5 % de la population belge (âgée de 16 à 76 ans) n'a pas accès à internet et 16 % ne l'utilisent pas. Ce pourcentage grimpe à 21 % dans les ménages à faibles revenus. 40 % des Belges sont considérés comme vulnérables sur le plan numérique. »
« Nous pensons que la notice papier obligatoire est cruciale pour une politique de santé inclusive qui prend en compte les besoins des patient.e.s vulnérables et moins aguerri.e.s au numérique. »
Pas de transfert vers les pharmaciens !
Les 14 organisations signataires de l’appel estiment par ailleurs que « la suppression des notices papier aurait pour effet de transférer le coût et la charge pratique (impression, encre et utilisation d’internet) de l'industrie pharmaceutique vers les pharmacien.ne.s et les patient.e.s. (…) [L]es entreprises pharmaceutiques doivent jouer leur rôle social. »
Affaire à suivre…
Voir le communiqué de Test achats
Pourquoi la disparition de la notice papier serait préjudiciable aux consommateurs*Les 14 organisations signataires de l’appel sont : Test achats, l’APB, OPHACO, le GBO, Solidaris, les Mutualités Chrétiennes et les Mutualités Libres, la LUSS et la VPP, UNIA, Okra et Enéo, le Gezinsbond et Kom op Tegen Kanker.