Depuis ce mardi, les patients souffrant de BPCO peuvent bénéficier en pharmacie d'un nouveau service intégralement remboursé : deux entretiens d'accompagnement de « Bon Usage des Médicaments » (BUM) menés par leur pharmacien. Outre le bon usage des inhalateurs – essentiel à l'efficacité du traitement –, ces entretiens visent à renforcer l'adhésion thérapeutique du patient et ses connaissances sur sa maladie et sur les conseils à suivre pour préserver sa qualité de vie (arrêter de fumer, rester actif, se faire vacciner…). Le ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke et l'INAMI ont dégagé le budget nécessaire à la mise en œuvre de ce nouveau service, qui s'inscrit dans le prolongement d'un accompagnement similaire proposé depuis plus de 10 ans par les pharmaciens à leurs patients souffrant d'asthme.
La BPCO, qu'est-ce que c'est?
La BPCO est une affection pulmonaire incurable causée par une inflammation persistante des voies respiratoires qui provoque l'obstruction des bronches et endommage les poumons. Avec le temps, la respiration devient de plus en plus difficile.
Le tabagisme est la principale cause de la BPCO. Environ 9 patients sur 10 sont (d'anciens) fumeurs. Le niveau de risque est proportionnel à la durée du tabagisme. Si vous n'avez jamais fumé, votre risque est faible. Dans certains cas, la BPCO est due à une exposition prolongée à des substances chimiques, poussières ou particules fines. Parfois, elle est d'origine héréditaire.
La moitié des patients atteints de BPCO ignorent qu'ils en sont malades. Le diagnostic est souvent posé tardivement, à un stade avancé de la maladie, alors qu'il n'est plus possible d'inverser certains symptômes. L'essoufflement et la toux sont des signes que le pharmacien peut détecter.
À ce jour, on ne guérit pas de la BPCO. Mais on peut en limiter les symptômes. Le pharmacien est l'un des prestataires de soins qui peut accompagner les patients dans la prise en charge de leur maladie.
« La BPCO est une maladie insidieuse qui commence souvent par une toux d'apparence anodine, précise Koen Straetmans, le président de l'APB. D'abord invisible, elle s'impose progressivement dans la vie des patients. À ce jour, on n'en guérit pas. Mais on peut en limiter les symptômes. Le pharmacien est l'un des prestataires de soins qui peut accompagner les patients souffrant de BPCO dans la prise en charge de leur maladie. »
Le rôle des pharmaciens
La BPCO est la 3e cause de décès en Europe, après les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. A la mi-2022, la Chambre adoptait une résolution soulignant la nécessité d'une approche globale et efficace de la maladie, et ce, en matière tant de prévention et de sensibilisation, de dépistage et de détection précoce, que de traitement et de suivi.
Cela fait des années que les pharmaciens s'investissent en faveur de la reconnaissance et de la prévention des maladies pulmonaires. Les nouveaux entretiens d'accompagnement remboursés vont renforcer le soutien apporté aux patients atteints de BPCO. Ce suivi gratuit pour les patients va permettre d'accroître l'efficacité du traitement, tout en réduisant la nécessité d'un recours aux médicaments de crise. La collaboration multidisciplinaire locale entre les prestataires de soins concernés va également en être renforcée.
Le pharmacien joue un rôle important dans l'usage quotidien des médicaments par les patients atteints de BPCO. Après le diagnostic, l'idéal est de mettre en place une prise en charge multidisciplinaire.
« Le pharmacien joue un rôle important dans l'usage quotidien des médicaments par les patients atteints de BPCO. Après le diagnostic, l'idéal est de mettre en place une prise en charge multidisciplinaire. Le tandem local 'médecin généraliste-pharmacien' est essentiel, aux côtés d'autres prestataires tels que le médecin spécialiste, le kiné, etc. On peut ainsi améliorer la qualité de vie et réduire sensiblement les coûts liés à la pathologie. Sans compter que cela permet de sortir un peu les patients atteints de BPCO de leur isolement social, » conclut Koen Straetmans.